2) Le service pastoral

 

L3 – II /6.1.1

 

LA BENEDICTION NUPTIALE

 

Première Partie

 

PREPARATION D'UN MARIAGE MIXTE

 

 

A) L'ACCUEIL

 

Un couple se présente, chez le pasteur ou chez le prêtre... "l'endroit" n'est pas indifférent, il peut constituer déjà une indication pour la suite. Ce couple demande "un mariage à l'église". Quelquefois un père, une mère... est venu(e) "tâter et préparer le terrain". Ceci devrait attirer l'attention sur l'expression de la volonté propre du couple. En tout état de cause, la première rencontre entre le couple et le pasteur ou le prêtre est fondamentale.

 

 - Accueillir le couple et sa demande avec une chaleureuse bienveillance. Ce couple se présente comme "chrétien" ; même si chacun des partenaires appartient à une autre confession, certains éléments du mariage que nos Eglises considèrent comme essentiels sont identiques :

-         liberté et fidélité

-         indissolubilité comme don de Dieu

-         fécondité

-         importance de l'engagement et du témoignage

-         éducation chrétienne des enfants.

 

Il importe donc "d'accueillir ces fiancés qui portent le projet de vivre, dans la fidélité à leur foi. Cette foi est certes commune en sa part essentielle. Mais il convient d'admettre et de souhaiter que chacun des partenaires puisse vivre son existence dans le contexte de sa propre communauté ecclésiale et dans la fidélité à celle-ci".

 

Le couple sera invité à rencontrer, si ce n'était déjà fait, le ministre de l'autre confession. Cette reconnaissance mutuelle entre pasteurs et prêtres à l'échelon local et, éventuellement, leur association dans la célébration du mariage, sont aussi une manière de contribuer à la recherche de l'Unité.

 

N.B.: Les mariages mixtes ne sauraient relever des seuls "spécialistes" de l'œcuménisme. Les membres protestants et catholiques des commissions œcuméniques sont au service des pasteurs et des prêtres, ainsi que de leurs communautés respectives, ils ne se substituent aucunement aux ministres compétents des paroisses. Il petIt être opportun de les consulter, mais c'est aux responsables des paroisses que reviennent la préparation et la célébration des mariages mixtes ainsi que l'accompagnement des foyers mixtes.

 

 - Préciser d’emblée - pour éviter toute équivoque - qu'il n'y a pas de "mariage œcuménique". La célébration liturgique de chaque mariage se fera selon l'une ou l'autre tradition; le mariage mixte sera toujours, selon le cas, soit un "mariage protestant", soit un "mariage catholique".

 

N.B.: Dans la tradition "catholique", le mariage est conçu comme un sacrement, célébré, pour sa validité, en présence du ministre habilité et de deux témoins.

Dans la tradition "protestante" la décision, déjà prise et civilement enregistrée de vie commune de tel homme et de telle femme, est confirmée devant l'assemblée réunie et la bénédiction de Dieu est appelée sur le couple et sa décision.

 

Aussi, évitant les amalgames et la confusion, le mariage mixte se fera dans le respect de la tradition de l’Eglise dans laquelle le couple a décidé de célébrer liturgiquement son mariage. Animés du désir d'unité, les deux ministres porteront en commun le souci de conduire les futurs mariés et leur projet de vie vers le Christ, tout en reconnaissant les liens de chacun avec son Eglise.

 

- La « déclaration d'intention » exigée par l'Eglise catholique pour la constitution du dossier de mariage peut et doit être de nature à favoriser les entretiens pastoraux.

 

B) LES ENTRETIENS PASTORAUX

 

Après le premier contact: l'échange pastoral (entretien avec le couple). Il porte, comme pour tout mariage, sur les multiples dimensions de la vie d'un couple chrétien. C'est dire que l'esprit général du dialogue pastoral est commandé par les exigences spirituelles: il s'agit de fiancés et de fiancés chrétiens, qui veulent se marier, fonder une famille, avoir des enfants.

 

C'est dans ce dialogue pastoral que les fiancés approfondissent leur foi, précisent leur attachement à leur Eglise et développent leur désir d'unité. Il est souhaitable que pasteur- et prêtre soient associés dans ce dialogue. La présence éventuelle d'un autre foyer mixte dans un dialogue élargi pourrait témoigner de cet esprit d'unité et contribuer aussi à l'avancée oecuménique.

 

L'échange pastoral permet, en particulier, aux futurs parents de comprendre leur responsabilité dans l'éveil à la foi des enfants et leur intégration à une communauté chrétienne. Avec le soutien de leurs Eglises, il leur faudra parvenir à une décision commune concernant cette éducation. Il importe que dans cette recherche l'unité harmonieuse du couple et le bien spirituel des enfants n'aient aucunement à souffrir de la poursuite d'autres préoccupations.

En conséquence, les entretiens pastoraux, respectueux des divergences confessionnelles, aboutiront à une expression personnelle des intentions du couple; la fiancée et le fiancé déclarent en conscience, ce qu'en l'état actuel de leur conviction chrétienne ils estiment pouvoir faire relativement à l'éducation chrétienne de leurs enfants.

A ce stade seulement, il convient d'aborder les modalités administratives ainsi que celles concernant la célébration du mariage.

 

C) LES MODALITES ADMINISTRATIVES

 

Ces modalités administratives d’une part ne devraient pas effrayer le ministre qui n’a qu'exceptionnellement à préparer et célébrer un mariage mixte et à accompagner le foyer; elles ne devraient pas d'autre part devenir banale routine chez le ministre concerné par la fréquence des cas de mariages mixtes, d'autant que des délais parfois très courts sont imposés par la date, déjà arrêtée, du mariage (réunion de la famille, réservation déjà faite au restaurant, créneau des congés pour le voyage de noces, etc...).

 

POUR L'EGLISE CATHOLIQUE

 

Le dossier, comme celui de tout mariage. comporte :

 

-         actes de naissance

-         extraits des actes de baptême

-         enquête canonique

-         déclaration d'intention

 

Ces pièces sont à obtenir pour chacun des deux fiancés, les dispenses étant accordées au vu du dossier.

 

-         L'autorisation de célébrer un mariage mixte. Elle est exigée pour tout mariage entre catholique et baptisé d'une autre confession chrétienne. Elle est accordée par l'évêque ou son délégué.

-         La dispense de la forme canonique. Elle est exigée seulement quand le mariage est célébré dans un autre lieu que l'Eglise catholique (devant un ministre non catholique par exemple), pour que le mariage soit pleinement reconnu par l'Eglise catholique. Cette dispense est accordée par l'évêque ou son délégué.

-         La déclaration d'intention. Elle sera personnalisée et comportera, en plus des affirmations de liberté, d'entière fidélité et d'indissolubilité, celle du respect de la conscience de chacun, de la fidélité à Jésus-Christ vécue dans sa propre Eglise, l'acceptation d'enfants et l'intention de les éduquer chrétiennement.

 

Pour le conjoint catholique seul, l'engagement de "faire son possible" - et non pas l'impossible - pour assurer aux enfants le baptême et l'éducation chrétienne dans la foi de l'Eglise catholique. ("Faire son possible" est une expression souvent mal comprise... Il ne s'agit ni de faire l'impossible, ni de faire le maximum possible, mais ce qui est possible dans une situation concrète donnée... Il n'est pas question de forcer ou d'emporter une décision envers et contre tout, mais de voir et de décider, dans un cas particulier, ce qu'il est possible de faire sans mettre en péril d'autres valeurs essentielles, ou prioritaires telles que le respect de la conscience de l'autre, les chances de l'éveil chrétien des enfants et, par-dessus tout, l'unité du couple; voir, en annexe, des exemples de déclaration d'intention).

 

Il serait malhonnête de faire signer des formules ambiguës qui compromettent la vérité. Aussi, chacun des fiancés sera invité à rédiger sa propre déclaration d'intention; mais le fait même de la séparation de leurs Eglises peut faire souhaiter aux fiancés une rédaction commune unique affirmant ce qu'ils possèdent ensemble. Le pasteur, le prêtre pourront les aider dans cette rédaction.

Le cas échéant, le prêtre pourra accompagner d'un mot personnel la déclaration d'intention en tenant compte des entretiens pastoraux.

 

Après la célébration

 

Quelle que soit l'Eglise où le mariage a été célébré (catholique ou protestante), le prêtre inscrira le mariage dans le registre en indiquant la ou les dispenses accordées avec leurs références et leur date.

Il joindra au dossier la notification que lui aura adressée le pasteur quand le mariage a été célébré dans l'Eglise protestante.

En effet, tout dossier matrimonial - même lorsque le mariage a été célébré à l'Eglise protestante - doit être conservé dans les archives de la paroisse de la partie catholique.

 

POUR L’EGLISE PROTESTANTE

 

Un certificat de baptême pour tout(e) fiancé(e).

 

L'autorisation..., au cas où le mariage est célébré à l'Eglise protestante, doit figurer au dossier de la partie catholique, dossier constitué par le curé et conservé à la paroisse.

 

L'autorisation de célébrer le mariage mixte comme aussi la dispense de la forme canonique, au cas où le mariage est célébré dans l'Eglise protestante, doit figurer en ce même dossier.

 

Après la célébration

 

Le pasteur qui a béni le couple inscrit le mariage dans son registre paroissial. Cette inscription n'a pas lieu si le mariage a été célébré dans l'Eglise catholique.

 

Dans le cas où il y a eu dispense de la forme canonique, l'Eglise catholique demande au pasteur d'établir un certificat de mariage qui sera joint au dossier du conjoint catholique.